EXPO 1953 ROME

Catégorie
Exposition Spéciale

Dates
26/07/1953 - 31/10/1953

Thème
Agriculture

Désignation Officielle
Exposition d’Agriculture de Rome 1953

Superficie (ha)
12

Visiteurs
1 700 000


 

La question agricole constituait un des problèmes économiques et sociaux majeurs à résoudre dans la transformation des structures productives de l’Italie de l’après-guerre. Aussi, entre juillet et octobre 1953, Rome organisa-t-elle une Exposition Internationale Spéciale sur le thème de l’Agriculture, surnommée EA53. Cette Exposition, reconnue au cours de la 30e session de l’Assemblée Générale du Bureau International des Expositions (BIE), le 04 novembre 1952, fut préparée par un comité général, sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et des Forêts, afin de présenter les pratiques agricoles modernes et rationnelles de l’agriculture, source de travail et de richesse, et de renforcer les échanges commerciaux dans ce domaine.

L’agriculture et la culture

L’Exposition se situait dans le quartier de l’EUR et s’étendait sur une superficie de 12 ha couverts et de 190 ha à découvert.

Une grande partie de l’Exposition avait lieu au sein du Palazzo della Civiltà Italiana, édifice emblématique des architectes Guerrini, La Padula et Romano, construit à partir de 1938 mais seulement achevé et ouvert au public à l’occasion de l’EA53.

Divisée en différentes sections dites « principales », l’Exposition présentait des aspects spécifiquement liés à l’Agriculture, pouvant aller des systèmes d’irrigations et de transformations foncières et crédits agricoles, aux productions agricoles de maïs et céréales, en passant par la Zootechnie et la mécanique agricole. Un secteur international était par ailleurs consacré à l’agriculture dans les différents pays du monde.

Les présentations y étaient organisées à taille réelle, où rizières, basse-cours, écuries et machines étaient présentées grandeur nature au public.

Au-delà des présentations, des manifestations culturelles étaient également organisées tel que le festival de cinéma de films agricoles au Palazzo del Cinema, des expositions d’art figuratif s’inspirant de l’agriculture, ou encore des réunions et des congrès nationaux comme internationaux.

L’héritage

L’Exposition d’Agriculture de 1953 accueillit plus de 1 700 000 de visiteurs.

Forte du succès de cette Exposition et des retombées politiques, économiques et culturelles de cet événement, la ville de Rome souhaita sa pérennisation, et la transforma dès lors en salon agricole récurrent.

Après avoir organisé en 1905 une Exposition Universelle, la ville de Liège organisa une Exposition Spécialisée en 1939 afin de célébrer l’achèvement du canal Albert. Fruit de 10 années de travail, long de 122 km, il permettait désormais à la zone industrielle de Liège d’avoir un accès direct aux marchés d’Outre-Mer, en reliant la Meuse au port d’Anvers.
L’idée d’organiser une Exposition était née du mouvement du « Grand Liège » en 1936, lorsqu’un groupe de régionalistes wallons, dirigé par le député socialiste Georges Truffaut, décida d’attirer l’attention sur la ville de Liège et la région. Avant l’ouverture des portes de l’Expo, Truffaut confirmait d’ailleurs que l’Exposition ne constituait que le début du développement de la région wallonne.
Organisée autour du thème « la gestion de l’eau », l’Exposition visait à souligner l’importance de l’eau en tant que moyen essentiel à l’approvisionnement en énergie, au développement, et à la coopération.

L’Exposition

Le site de l’Expo, développé par l’architecte moderniste Georges Dedoyard, se situait sur les rives de la Meuse et faisait partie d’un projet d’urbanisme prenant en compte les aspects techniques, sociaux, et culturels de chacun des bâtiments. Le site était tel que le magazine français d’architecture «Architecture d’aujourd’hui » vantait la création de ce nouveau quartier et le qualifiait de « grandeur organisée ».
Répondant au thème de la gestion de l’eau, le site incluait un « théâtre de l’eau », dans lequel les visiteurs pouvaient admirer une cascade de 60 mètres éclairée, et un spectacle de jets d’eau atteignant jusqu’à 100 mètres de hauteur. Ce théâtre fut également le lieu de plusieurs compétitions sportives, telles que le water-polo et les joutes nautiques.
D’autres événements sportifs furent organisés; des activités aquatiques, comme la natation, le ski nautique, la natation synchronisée, et le nautisme ; et des activités terrestres telles que la boxe, le hockey, et l’escrime. Enfin, plusieurs démonstrations d’aquaplane, de vedette, et de régate furent proposées.
Comme pour les Expos précédentes organisées en Belgique, le site abritait son propre « village », avec son église, sa place publique, un mini train et plus de 30 brasseries. D’autres attractions étaient au rendez-vous ; notamment le « Lido », qui offrait un spectacle aquatique coloré, un parc à thème comprenant des divertissements nautiques, et un téléphérique traversant la Meuse.

La participation Internationale

Les différents pays participants – l’Allemagne, l’Egypte, la France, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, et la Suède – avaient chacun leur propre pavillon. Le pavillon de l’Allemagne, dessiné par l’architecte Emil Fahrenkamp, s’inspirait de celui réalisé par ce pays lors de l’Exposition universelle de Paris en 1937. Pour bâtir ce pavillon, les ouvriers faisaient le trajet depuis l’Allemagne tous les jours et l’ensemble du pavillon n’était construit qu’à partir de matériaux provenant directement d’Allemagne. Face au pavillon français, il traduisait également la tension politique de l’époque.

La fin prématurée de l’Expo

Alors que la fin de l’Expo était prévue en novembre 1939, l’Exposition dut fermer ses portes le 2 septembre en raison de la guerre qui se déclarait en Europe.
Une grande partie du site de l’Expo, connue aujourd’hui sous le nom de Droixhe, fut transformée par la suite en un espace de logements sociaux de la ville, la reconversion du site ayant été largement facilitée par le talent et la compétence des organisateurs de l’Expo qui avaient déjà conçu l’aménagement, les routes et les parcs.