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CatégorieExposition Universelle (Exposition de deuxième catégorie)
Dates25/05/1937 - 25/11/1937
ThèmeLes Arts et Techniques dans la vie moderne
Désignation OfficielleExposition Internationale des Arts et Techniques dans la Vie moderne
Superficie (ha)105
Visiteurs31 040 955
Participants45
Envisagée dès 1929, l’Exposition organisée à Paris en 1937 sur le thème « Arts et Techniques dans la Vie Moderne » est enregistrée au cours de la 6e session de l’Assemblée Générale du BIE, le 23 octobre 1934.
Paris transformé
Imaginée au départ sur une superficie de 30 hectares, l’Exposition en fera finalement plus de 100 avec 45 pays participants sur un site couvrant le Trocadéro, le Champ de Mars et les quais de Seine entre les Ponts de l’Alma et de Passy.
De nombreux travaux sont réalisés ; élargissement du pont d’Iéna, recouvrement du chemin de fer des Invalides, construction de passerelles pour piétons et voitures, remaniement du Trocadéro de 1878 avec la création de fontaines lumineuses et édification de nombreux bâtiments. Ainsi, sont notamment créés le Palais des Musées d’Art Moderne (Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et Palais de Tokyo actuels) en lieu et place de l’ancienne manutention militaire, mais aussi le Palais de Chaillot (créé par Léon Azéma, Jacques Carlu et Louis-Hippolyte Boileau), le Musée des Travaux Publics (créé par Auguste Perret mais terminé véritablement en 1946) ou encore le Palais de la Découverte (installé dans la moitié Ouest du Grand Palais, sous l’impulsion d’André Léveillé et du Prix Nobel Jean Perrin).
La Tour Eiffel est modernisée pour l’occasion avec un nouvel éclairage, un nouvel aménagement de son 1er étage et de ses restaurants.
Un contexte de crises
Inaugurée le 24 mai 1937 au lieu du 1er mai, par M. Albert le Brun, Président de la République, entouré de représentants de 50 nations, l’Exposition ouvrit ses portes le lendemain alors que se poursuivaient l’achèvement des travaux et l’aménagement des pavillons (à l’exception notable de certains pavillons étrangers dont ceux de l’Allemagne et de l’URSS, tous deux prêts pour leur inauguration).
Dès 1935, des retards avaient été évoqués, les premiers travaux commençant le 18 novembre 1935 et subissant de nombreux atermoiements (changements d’emplacement, de dirigeants, de programmes, inondations et grèves) dans un contexte mêlant crise économique, bouleversements politiques et dégradation des relations internationales.
La participation est néanmoins importante avec 44 pays participants au sein des sections étrangères placées sur la colline de Chaillot entre le fleuve et le Trocadéro. Trente-sept pays avaient notifié leur concours au ministère français des Affaires étrangères avant l’été 1936, l’Allemagne, hésitante, ne confirma qu’en octobre 1936 à quelques mois de l’événement. Symboles de l’histoire en marche
Construits au-dessus du passage souterrain du quai de Tokyo, deux pavillons à l’architecture néo-classique imposante et grandiloquente symbolisent la confrontation des puissances.
Le pavillon allemand (par l’architecte Albert Speer) avec ses 54 mètres de hauteur couronné de l’emblème du Reich fait face au pavillon soviétique (par l’architecte Boris Iofan) orné du groupe sculptural « L’Ouvrier et la Kolkhozienne » (de Vera Moukhina), d’une frise sculptée d’après un dessin de Iossif Tchaïkov représentant les 11 nationalités soviétiques, et des dates 1917 - 1937.
Dans le contexte de guerre civile espagnole et des avancées des nationalistes du Général Franco, le pavillon de la Seconde République espagnole, bâtiment rationaliste de verre composé de trois étages, (dessiné par Luis Lacasa et Josep Lluís Sert) est tout aussi notable. Il renferme les œuvres d’artistes avant-gardistes ayant répondu à l’appel pour faire de ce pavillon une entreprise d’affirmation et de résistance ; Picasso crée pour l’occasion entre le 1er mai et le 4 juin 1937, « Guernica » haut de 3,5 m sur 7,8 m de largeur, González « La Montserrat », Calder « La Fontaine de Mercure », Joan Miró « Le Faucheur ». Tous portent haut et fort ce message « On doit exposer sa vie pour sa liberté » (Don Quichotte) reproduit en lettres dorées dans l’escalier du pavillon.
Architecture Moderne
Au-delà des Palais permanents de style international, l’architecture moderne caractérise certains des pavillons tels que le pavillon de l'Électricité, de la Solidarité Nationale, de l’Hygiène, de la Régie des Tabacs et des Cafés du Brésil (Mallet-Stevens), de l'Union des Artistes Modernes (Pingusson), du Japon (Junzō Sakakura) ou de la Finlande (Alvar Aalto). Le Corbusier, figure tutélaire de l’architecture moderne crée son pavillon des Temps Nouveaux, héritier du pavillon révolutionnaire de l’Esprit Nouveau.
L’Exposition de 1937 est aussi celle des innovations, un grand moment d'art et le témoignage d'un désir de paix et de progrès.
Une Exposition Populaire, « Une Oasis de Paix »
Le programme de l’Expo 1937 est le reflet de la politique culturelle du Gouvernement du Front Populaire, élu un an auparavant. L’Exposition 1937 est imaginée comme un outil de démocratisation de l’accès à la Culture, aux Médias et à la Science. Le Palais de la Découverte se veut accessible à tous pour enseigner les Sciences. Des pavillons sont créés pour les médias populaires, comme le Cinéma et la Radio. En matière de création culturelle, sous l’impulsion de Jean Zay, Ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts, est encouragée la commande publique. Plusieurs centaines de commandes d’œuvres ont ainsi accompagné la préparation de l’événement, notamment auprès d’artistes se situant en dehors de l’Académie (tels que Fernand Léger, Auguste Herbin ou Robert et Sonia Delaunay). Les créations collectives d’artistes et l’art mural sont encouragés : le Palais de l'Air et le Palais des Chemins de Fer sont décorés par Robert et Sonia Delaunay, le Pavillon de la Lumière par Raoul Dufy avec « La Fée Électricité », le Palais de la Découverte par Fernand Léger avec le « Transport de forces ».
Le programme du Front Populaire se retrouve également au sein de pavillons temporaires créés pour l’occasion et notamment ceux de la Paix (par Albert Laprade et Louis H. Bazin), de l’Enseignement (par Éric Bagge), de la Solidarité Nationale, de l’Hygiène (par Mallet-Stevens) et celui du Travail (confié à la CGT).
Après le billet populaire de congé annuel créé par le Secrétaire d’État aux Loisirs et aux Sports, Léo Lagrange, la journée hebdomadaire à prix réduit (le lundi) facilite l’accès au plus grand nombre.
Réel succès populaire avec plus de 31 millions de visiteurs (sans compter les plus de 2 millions de visiteurs du Palais de la Découverte), l’Exposition clôt ses portes le jeudi 25 novembre 1937. Le Gouvernement Français souhaite alors que l’Exposition ouvre à nouveau ses portes en 1938 mais ce projet est abandonné le 31 décembre 1937 par un vote au Sénat.
L’Exposition Universelle 1937 est le reflet de cet entre-deux-guerres. Dans le dernier volume du rapport général, Edmond Labbé, Commissaire Général, la résumait ainsi « notre Exposition avait été une oasis bienfaisante, une oasis de paix. »