EXPO 1935 BRUXELLES

Catégorie
Exposition Universelle (Exposition de première catégorie)

Dates
27/04/1935 - 03/11/1935

Thème
Transports

Désignation Officielle
Exposition universelle et internationale de Bruxelles 1935

Superficie (ha)
152

Visiteurs
20 000 000

Participants
25


 

Enregistrée au cours de la 3e session de l’Assemblée Générale du BIE, le 27 octobre 1932, la première Exposition Universelle organisée après la création du Bureau International des Expositions (BIE) se déroula du 27 avril au 3 novembre 1935 à Bruxelles. L’Exposition Universelle 1935 Bruxelles, sur le thème des « Transports », célébrait le centenaire de la mise en exploitation en Belgique, et sur le continent européen, du chemin de fer (avec la ligne reliant Bruxelles à Malines).

De la célébration du Centenaire à l’Exposition Universelle

Le Parc du Cinquantenaire devenu trop exigu, la ville de Bruxelles acquiert en 1926 de nombreux terrains près du Château Royal de Laeken, le futur plateau du Heysel, afin d’y construire un nouveau complexe d’expositions et en vue d’y célébrer le Centenaire de l’indépendance du pays. Or Liège et Anvers souhaitaient également célébrer cet anniversaire. Il fut alors décidé que ces dernières auraient leur exposition du Centenaire mais que Bruxelles accueillerait une Exposition Universelle en 1935. Malgré la crise économique, le projet se développe et génère emplois et optimisme ; « la Belgique a voulu offrir au monde inquiet un champ d’orientation » déclara ainsi Charles Fonk, Directeur Général de l’Exposition.

Un nouveau quartier

Sur le site, en premier lieu, fut construit le stade du Centenaire pouvant contenir 75 000 spectateurs (désormais stade Roi Baudouin) inauguré le 23 août 1930, puis sous la direction de Joseph van Neck, en charge du plan général, furent aménagés 152 hectares du plateau en vue de l’Exposition. Sept cent mille mètres cube de terre furent déplacés pour niveler l’emplacement vallonné.

Cinq Palais furent érigés (correspondant aux Palais actuels N° 2, 4, 5, 6 et 10), bâtiments pérennes visant à abriter dès 1936 les Foires Commerciales. Des bassins et fontaines en cascade, des jardins et parcs furent aménagés (dont les 17 hectares du Parc d’Osseghem), systèmes d’évacuation, eau, gaz et électricité furent mis en place et, pour y recevoir les visiteurs, des ponts, des lignes de tramways et une gare furent créés.

Un triomphe technique et architectural

Au sein de ce nouveau quartier, les palais et notamment la Halle Centrale étaient le symbole de cette Exposition et incarnaient les nouveaux savoir-faire.

La Halle Centrale (le Palais n°5 actuel) se dresse ainsi à 31 mètres de hauteur sur une profondeur de plus de 150 mètres. Entièrement construite en béton armé, elle est soutenue par des arcs paraboliques qui franchissent d’un seul élan les 86 mètres de largeur sans appui intermédiaire. La surface couverte est ainsi entièrement libre, sans colonne ni pilier. Exploit technique, cette Halle Centrale, rend hommage aux transports, thème de l’Exposition et consacre l’utilisation du béton armé avec ses 11 200 mètres cubes utilisés, sa technicité et la rapidité d’exécution de l’ensemble de l’ouvrage.

Sur sa façade, des statues font référence aux transports de l’époque : la navigation, la traction à vapeur, la traction hippomobile et l’aviation.

Dans cet ensemble de 45 000 m2 qui constituaient les Grands Palais à l’époque, la Halle Centrale représentait 13 000 m2 , la salle des fêtes 5 500 m2 tout comme le palais de l’Art Ancien auquel s’ajoutait le bâtiment de l’Administration.

Une réussite populaire et le plus grand complexe d’Exposition du Royaume

Le site disposait alors de plusieurs centaines de pavillons (la France à elle seule en bâtit 5), d’une Église – Palais de la Vie Catholique (par Henry Lacoste) et d’un planétarium « l’Alberteum » (Palais de la Science et ancêtre du Planétarium de Bruxelles) ainsi qu’une reconstitution en stuc de la ville des XVIIe et XVIIIe siècles ; le « Vieux Bruxelles ».

Impressionnant par ses dimensions, avec plus de 300 congrès organisés durant l’Exposition, avec ses spectacles et animations, l’Exposition rassembla plus de 20 millions de visiteurs (soit deux fois et demi la population de la Belgique à l’époque) et engendra 45 millions de francs belges de bénéfices directs.

Avec l’aménagement du plateau et la construction des Palais, l’Exposition Universelle de 1935 fut une entreprise audacieuse dans un contexte économique difficile ; elle favorisa l’emploi, développa un lieu unique pour les Foires Commerciales de Bruxelles et du Royaume, et constitua un projet d’urbanisme colossal de développement l’ouest bruxellois. Elle jeta ainsi les jalons de l’urbanisation d’une nouvelle zone citadine à Laeken et de ce qui sera la prochaine Exposition Universelle organisée en Belgique, celle de 1958.