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CatégorieExposition Universelle
Dates15/04/1900 - 12/11/1900
ThèmeLe bilan d’un siècle
Désignation OfficielleL’Exposition de Paris 1900
Superficie (ha)120
Visiteurs50 860 801
Participants40
Inaugurée le 14 avril 1900 par Émile Loubet, Président de la République, au cours d’une célébration grandiose, l’Exposition Universelle 1900 célèbre le génie et la diversité de la civilisation moderne. Organisée sur le thème « Bilan d’un Siècle », elle accueille à Paris 51 millions de visiteurs entre le 14 avril et le 12 novembre 1900. Plus de 80 000 participants sont enregistrés.
L'Exposition est répartie sur 5 sites principaux et s’étend sur 120 hectares du Champ de Mars à l’esplanade des Invalides, du Cours la Reine à la place de la Concorde et sur les bords de la Seine. À cette superficie s’ajoutent 102 hectares dans le bois de Vincennes pour l’exposition sur l’agriculture, les maisons ouvrières, les chemins de fer et les concours sportifs, ces derniers étant organisés dans le cadre des Jeux Olympiques que Paris accueille à cette occasion et qui constituent les premiers JO de l’ère moderne à avoir lieu en dehors de la Grèce.
Cette Exposition, connue simplement comme « L’Exposition Universelle » sans indication d’année tant elle est célèbre et célébrée, est la plus grande Exposition Universelle jamais organisée à Paris. L’événement transforme la capitale et confirme son statut de Ville Lumière.
Paris transformé
L’Exposition Universelle 1900 donne à Paris de nouvelles gares, des ponts et bâtiments emblématiques, ainsi que sa 1ère ligne de métro.
En lieu et place du Palais de l'Industrie, construit pour l’Exposition Universelle de 1855, sont construits deux lieux remarquables de la capitale française : le Petit et le Grand Palais.
Conçu par l'architecte Henri Deglane, le Grand Palais est dédié aux beaux-arts, à la peinture et à la sculpture contemporaine. Caractérisé par son immense nef de verre et d'acier derrière une façade en pierre d'esprit classique et reposant sur 40 000 pieux de chêne massif du fait des infiltrations d'eau de la Seine proche, le bâtiment a pu être construit grâce aux progrès de l’industrialisation. Face à lui, le Petit Palais, conçu par l'architecte Charles Girault, s’illustre par la richesse de son décor et est consacré à une exposition rétrospective de l'art français réunissant les richesses des musées de province et les trésors des églises.
Pour compléter l’ensemble et relier l’esplanade des Invalides à la rive droite, le Pont Alexandre III est également construit. Inauguré le jour de l’ouverture de l’Exposition, il se compose d'une voûte métallique qui enjambe la Seine d'un seul tenant et crée une immense perspective entre les Champs Élysées et les Invalides tout en incarnant l’amitié franco-russe, instaurée par l’alliance signée en 1891 entre les deux pays.
Le Palais du Trocadéro, installé à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1878, est quant à lui remanié : il dispose désormais d’une immense salle de spectacle d’une capacité de 4 000 places.
Pour accueillir les millions de visiteurs, des gares sont nouvellement construites ; la Gare des Invalides, la Gare de Lyon et la Gare d'Orsay.
Une 1ère ligne de métro, est tracée et inaugurée le 19 juillet 1900. Elle relie la Porte Maillot à la Porte de Vincennes et constitue à proprement parler une première, qui permet au plus grand nombre de se rendre à l’Exposition. En ce qui concerne les transports, les visiteurs qui souhaitent prendre leur bicyclette peuvent le faire aisément car déjà, une immense station pour les vélos est installée sur les Champs-Élysées alors que sur le site, de nouvelles mobilités sont mises en avant avec notamment un tapis roulant baptisé « Rue de l’Avenir ».
Conçu par Joseph Lyman Schmidt et Max. E. Silsbee, (deux ingénieurs américains qui ont inventé le tapis roulant pour l’Exposition Universelle de 1893 à Chicago), ce trottoir roulant permet aux visiteurs de se déplacer sur 3,5 kilomètres. Transportant simultanément jusqu’à 14 000 personnes, cette « rue » dessert 11 stations. Parallèlement à cette dernière, une voie de chemin de fer électrique permet également aux visiteurs de se déplacer pour découvrir les pavillons des participants.
Paris magnifié
Paris se dote par ailleurs de constructions tout aussi remarquées et remarquables, qui ne seront cependant pas pérennes.
L’Exposition accueille les visiteurs par une Grande Porte principale de 45 mètres de hauteur, conçue par René Binet. Cette porte est monumentale avec ses trois grandes arches de 20 mètres de haut et sa coupole sur laquelle trône « La Parisienne » de Paul Moreau-Vauthier, sculpture féminine habillée à la mode de la capitale. Sa fonction principale est d’héberger les guichets pour l’achat des billets. Sa structure générale en fer est recouverte de staff. Des cabochons lumineux et colorés, bleus, verts, jaunes recouvrent l'ensemble, le tout animé par mâts et oriflammes.
Un Palais de l'Électricité, dentelle de verre et de métal, constellée de lumières, est bâti mettant en scène une statue géante: la Fée Électricité. Conçue par Eugène Hénard, ce symbole du Progrès et de la Modernité est à la fois éblouissant de splendeur et de techniques, alimentant une grande partie du site en électricité. Le site entier est en effet éclairé et jalonné de jets d'eau, de fontaines, et de cascades.
L’Exposition foisonne d’attractions spectaculaires. Parmi elles, la Grande Roue de Chicago, qui à 70 mètres de hauteur, offre une vue superbe sur l’Exposition et sur Paris. Cette Grande Roue, conservée jusqu’en 1937, rue de Suffren, servira de modèle à celles qui suivront.
Le Vieux Paris est également à l’honneur le long de la Seine, avec une reconstitution éphémère imaginée par Albert Robida, restituant l’atmosphère d’antan. Les visiteurs peuvent également découvrir la reconstitution d’un Village Suisse conçu et exécuté par Charles Henneberg et Jules Allemand. Aujourd’hui, si ce Village a disparu, son nom demeure et est célébré pour ses antiquaires, décorateurs et galeries d’art.
Progrès, Modernité et Sciences pour tous
Outre l’électricité, symbole de progrès, les Sciences sont mises en avant sur l’ensemble du site et rendues accessibles au plus grand nombre. Un Grand Globe céleste, constitué d’une sphère de 40 mètres de diamètre et de 60 mètres de hauteur avec un socle, permet aux visiteurs de découvrir l’astronomie et de visualiser à la fois la terre et la voûte céleste. Le projet initial conçu par Élisée Reclus, l'un des principaux géographes de l’époque, est rejeté en raison de sa démesure, est finalement pensé par l’architecte et astronome Paul Louis Albert Galeron. La sphère peut contenir jusqu’à cent personnes assises. Les visiteurs peuvent y observer le mouvement réel des astres, des planètes et du soleil reproduits sous forme de maquettes. A l'intérieur, sont donnés des concerts dirigés par Saint-Saëns.
Le Maréorama, œuvre du peintre et graphiste Hugo d’Alési, permet aux visiteurs un voyage immersif au cœur de paysages divers et lointains. A l’époque les panoramas mouvants existent déjà sous forme de peintures qui défilent, mais avec le Maréorama, Hugo Alési apporte une dimension nouvelle : le voyage immersif. Son Maréorama est la réplique d’un bateau à taille réelle. Surélevé de 5 mètres sur une plateforme à vérin hydraulique, il peut ainsi se mouvoir d'avant en arrière et sur les côtés. Pouvant accueillir jusqu’à 1 500 passagers en même temps, il invite, sans quitter Paris, à un voyage de Marseille à Constantinople, avec étapes dans différentes villes, le tout accompagné de musique.
Outre la Grande lunette astronomique permettant à tous de voir « la Lune à 1 mètre », un Grand kaléidoscope, inventé par Eugène Hénard, l’un des principaux architectes de l’Exposition, est installé au sein du Palais de l’Optique, pour que chaque visiteur, par ce jeu de miroirs, de lumières et d’illusions d’optiques, se retrouve comme à l’intérieur d’un kaléidoscope.
L’Exposition révèle également la découverte du cinéma avec la projection de films des Frères Lumière sur écran géant et la présentation du Cinéorama - procédé de projection cinématographique sur un écran circulaire balayé par dix projecteurs synchronisés, développé par Raoul Grimoin-Sanson. L’utilisation scénographique des projecteurs synchronisés, en particulier dans les « passages », permet de diversifier et d'enrichir le parcours des visiteurs. Des projections d’images à 360 degrés de Paris tournées à partir d’une montgolfière sont organisées dans une salle circulaire de 30 mètres de diamètre, qui sera de fait la première salle de cinéma. Cependant des difficultés techniques y mettront fin prématurément.
Le Monde à Paris - Les pavillons internationaux
Les pavillons des participants ne sont pas en reste. Construits sur la Rive Gauche de la Seine, ils se déploient sur la Rue des Nations. Chaque participant y met en avant un style architectural propre à la tradition de sa Nation ; la Russie baroque pour le grand pavillon de la Russie, un manoir de style élisabéthain pour le pavillon britannique, un pavillon empruntant ses tours à l'Alcazar de Tolède pour l’Espagne. Le pavillon de l'Allemagne est construit dans le style néo-Renaissance d'après les plans de Johannes Radke, tandis que le palais de la Principauté de Monaco s’inspire d’un style florentin. La Suède, elle, est une derrick aux écailles de bois et la Norvège un chalet. Certains de ces pavillons trouveront une nouvelle fonction à la fin de l’Exposition, tel que le pavillon de la Grèce, construit par l'architecte français Lucien Magne qui deviendra à Athènes l’église de Agios Sostis, ou encore celui du Pérou, qui, rapatrié à Lima, inspira l'édifice qui accueille désormais le Centre d’études de l'histoire militaire.
Un évènement inoubliable
Décidée en 1896, l’Exposition est le symbole du rayonnement de Paris, de la France et de la Belle-Époque. Organisée dans une période d’expansion économique, d’insouciance et de divertissements, l’Exposition Universelle 1900 est le reflet des progrès de la Science et des nouveautés artistiques de l’époque à travers notamment l’Art Nouveau, la photographie ou le cinéma. Elle constitue un véritable succès populaire avec ses 51 millions de visiteurs lorsque la France ne comptait alors que 41 millions d’habitants. Elle marque par ailleurs durablement le paysage urbanistique parisien par ses infrastructures et ses grands monuments, et touche les esprits par ses représentions spectaculaires et par les nouvelles idées, produits et innovations du monde entier qu’elle expose et diffuse.